Jagger couche avec un tel, une telle, une telle, un tel ... Se marie, divorce, fait un enfant, ne le reconnaît pas, le reconnaît... Pareille répétition devient rapidement écoeurante, non certes par moralité mais par absence totale du moindre sel. Sauf si l'on est un fanatique de la vie des people, on a envie de demander à l'auteur "Mais qu'est-ce que tu veux que ça me foute ?". Cet aspect occupe 70% du livre. En gros, le restant porte avant tout sur la carrière du chanteur et sur ses revenus. N'empêche que les débuts du groupe, la rencontre des membres dans la petite jungle du blues britannique des sixties débutantes, leur cohabitation dans un appartement qui tenait du cloaque, la confection d'une image scandaleuse, sont amusants à suivre. Il a bien sûr fallu laisser une petite place aux relations tumultueuses avec Keith Richards, au naufrage de Brian Jones, aux escapades de Mick et Keith vers des prestations loin du groupe, à la drogue, donc si votre connaissance de l'histoire des Stones présente des trous, vous trouverez sans doute de quoi en combler certains.
L'absent, c'est la musique, l'art du personnage. Jagger comme chanteur, comme harmoniciste ("Si vous voulez connaître le vrai Mick Jagger, écoutez-le jouer de l'harmonica", a dit Charlie Watts), comme connaisseur de blues, comme auteur, comme compositeur, est pratiquement absent (quelques mots quand même sur les piques lancées par la star contre George Bush lors de l'invasion de l'Irak). Un petit plaisir : les photos sur lesquelles apparaissent les parents Jagger. Mick a repris quelques traits de Papa, mais celui-ci s'offre des oreilles décollées qui font penser à celles de... Keith.
Quelques erreurs factuelles n'arrangent pas les bidons : le morceau "Some Girls" est cité comme "Some Girls Have All The Luck", apparemment une confusion avec "Some Guys Have All The Luck", de Rod Stewart. Et Andersen affirme que Jagger a improvisé la phrase
"Some girls give me children
Non ! Ce n'est PAS Mick Jagger ! |
lors d'un concert, à cause d'un procès pour paternité, alors que cette phrase figure dans le texte original. Le film Performance n'est désigné que sous le titre, en réalité très rarement utilisé et uniquement dans des textes en français, "Vanilla". Mieux : une photo de "Michael Philip Jagger à l'âge de deux ans" (ci-contre) est en réalité ... une photo de Charlie Watts. On peut d'ailleurs la trouver facilement sur le Web . Enfin, selon Examiner, certains des nombreux témoins cités par Andersen n'auraient pas reconnu leurs propos.
On tenterait de fermer les yeux sur ces dérapages si le bouquin volait un peu plus souvent plus haut que le matelas, mais malgré quelques passages qui accrochent plus ou moins, la vraie bio de Mick Jagger reste à écrire.
Editions Lattès
20.90 €
399 pages.
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Mots-clef : Mick Jagger, Rolling Stones, biographie, Andersen, livre.
Mister Jagger , laisseriez - vous votre fille épouser un sex pistols ?
RépondreSupprimerbenoît